Il faut redoubler d'efforts pour venir en aide aux millions d'enfants et de femmes dont les vies subissent l'impact des conflits, des catastrophes naturelles et autres crises humanitaires, notamment les épidémies et la faim, a déclaré l'UNICEF à l'occasion du lancement du Rapport sur l'action humanitaire 2009. Lors de la conférence de presse de lancement, la Directrice générale de l'UNICEF Ann M. Veneman a demandé plus de 1 milliard de dollars pour donner aux femmes et aux enfants de 36 pays l'aide qui leur permettra de rester en vie. La somme est de 17 % supérieure à l'appel de l'année dernière.
« Lors de ces crises, ce sont les personnes les plus vulnérables qui souffrent le plus, a dit Mme Veneman. Nous ne saurions laisser ces gens mourir de faim, sans soins de santé et sans les nécessités les plus indispensables. Il est très important que les gouvernements, les donateurs du secteur privé et les fondations se rappellent que l'action humanitaire doit absolument se poursuivre ».
Les fonds supplémentaires demandés iront essentiellement financer l'aide pour les crises humanitaires en Afrique. Cinq pays - Soudan, République démocratique du Congo, Somalie, Ouganda et Zimbabwe - recevront plus de la moitié des fonds demandés.
Conflit à Gaza
La Directrice régionale pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord Sigrid Kaag, présente aux côtés de Mme Veneman à l'occasion du lancement du rapport, a évoqué la crise actuelle à Gaza. Les pays de sa région qui sont compris dans le rapport sont le Yémen, le Soudan, l'Iraq, Djibouti et le Territoire palestinien occupé.
Mme Kaag a évoqué les répercussions dévastatrices du conflit de Gaza sur les femmes et les enfants. En moins d'un mois, des centaines d'entre eux ont péri.
« L'UNICEF élargit maintenant ses activités à Gaza, a dit Mme Kaag, la plus importante chose à faire est de ramener ces enfants à l'école dès que possible. C'est un investissement dans l'avenir et dans les enfants de Gaza. »
La hausse des prix alimentaires
Le Rapport de cette année souligne deux problèmes supplémentaires que doivent résoudre les populations vulnérables - des prix alimentaires élevés et les changements climatiques.
Une majorité des pays compris dans le rapport ont été affectés par la hausse brutale des prix alimentaires, qui ont compromis la situation nutritionnelle des enfants et des femmes et aggravé leur vulnérabilité
« L'un des domaines dans lesquels l'UNICEF s'est beaucoup activé a été la crise alimentaire et la question de l'insécurité alimentaire, a constaté Mme Veneman. Ce n'est pas seulement une question de manquer de calories, mais d'avoir suffisamment de nutriments. Si un enfant de moins de deux ans ne reçoit pas suffisamment d'éléments nutritifs au cours des ses premières années de vie, ses capacités d'apprentissage à l'école et donc plus tard de gagner sa vie en seront amoindries. La question de l'aide alimentaire doit donc être prise très au sérieux. »
Recours à des « mesures extrêmes »
En 2007, on estime que 850 millions de personnes souffraient de dénutrition. Ce chiffre est maintenant passé à près de 950 millions. Entre mai 2007 et mai 2008, l'indicateur des prix alimentaires a augmenté de 50 %, ce qui fait que de nombreuses familles sont incapables d'offrir à leurs enfants des denrées de base.
La hausse des prix alimentaires a un impact évident sur les enfants - les exposant les enfants aux risques de famine et de mort - mais elle contribue aussi à la vulnérabilité des enfants qui vivent dans des conflits prolongés provoqués par des catastrophes naturelles et le VIH/SIDA.
Lorsque les familles ne peuvent se payer une alimentation de base pour leurs enfants elles sont souvent obligées de prendre des mesures extrêmes, obligeant les enfants à travailler ou à se marier à un âge précoce. Et la fréquentation scolaire risque davantage de fléchir.
Les questions de changement climatique
Nombre de ces mêmes groupes démunis sont aussi ceux qui sont le plus éprouvés par le changement climatique, et l'augmentation de la fréquence et de l'intensité des catastrophes naturelles.
Dans le rapport, l'UNICEF cite une étude qui affirme que les enfants et les femmes représentent 65 % des personnes qui seront affectées par les catastrophes climatiques chaque année au cours de la prochaine décennie. Cela concernera donc, d'après ces estimations, 175 millions d'enfants.
Pour relever ces défis, l'UNICEF reconnaît l'importance des mesures de réduction de risques de catastrophe. L'institution travaille avec ses partenaires locaux, nationaux et internationaux pour renforcer les systèmes d'alerte avancée, de préparation et d'intervention contre les catastrophes naturelles - et renforcer ainsi les capacités de résistance des communautés vulnérables.
- Rapport sur l'action humanitaire 2009
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