Le nombre de personnes infectées par le virus de l'hépatite C en France atteindrait les 780 000 et non 600 000, comme l'indiquaient jusqu'ici les évaluations officielles sur la base d'une enquête en 1994. Cela représenterait un taux de prévalence de 1,26 %, au lieu de 1,1 %. Cette réévaluation est issue d'une étude rendue publique, vendredi 14 mai, par le Syndicat des biologistes et le Syndicat national des médecins biologistes.
Ces deux organisations de praticiens libéraux sont à l'origine depuis 2000 de la journée annuelle de l'hépatite C, qui a permis d'effectuer au total un dépistage auprès de 80 000 personnes volontaires et de détecter 992 séropositivités.
L'étude a été conduite à partir des données des trois dernières journées annuelles, soit 60 174 personnes, dont 736 se sont révélées séropositives pour le virus de l'hépatite C (VHC). L'institut Proscop a ensuite redressé ces données selon la région, l'âge et le sexe, afin d'extrapoler les résultats à l'ensemble de la population.
L'étude fournit une vue d'ensemble de l'infection par le VHC. Près de 12 % de la population française ont passé un dépistage, surtout les femmes (56 %). Parmi les facteurs de risque de transmission du virus retrouvés, le plus fréquent est une intervention chirurgicale (69 %), une investigation médicale, par exemple une endoscopie (32 %). Viennent ensuite une transfusion (18 %, sachant que les trois quarts de cette sous-population a été transfusée avant 1992, date à partir de laquelle la sécurité transfusionnelle a été renforcée), un recours au piercing ou à un tatouage (14 %) et un usage de drogues (4 %).
FACTEURS DE RISQUE
Les trois quarts de l'ensemble de la population présentent au moins un facteur de risque. Les deux syndicats de biologistes libéraux mettent en avant le décalage entre la perception du risque et la réalité. Ainsi, 47,6 % des Français pensent n'avoir aucun risque d'être contaminés par le VHC. Le taux de prévalence global de 1,26 % s'élève de manière significative en présence d'un facteur de risque. C'est le cas pour l'usage de drogue (8,5 %), une transfusion avant 1992 (3 %) ou un piercing (1,45 %).
Parmi les personnes qui se sont révélées infectées par le VHC, 23 % pensaient n'avoir aucun risque de contamination. De plus, le besoin d'information est fortement ressenti. Au total, 80 % des personnes s'estiment insuffisamment informées des moyens de lutter contre le VHC ; 72 % expriment la même opinion à propos des symptômes de la maladie et 57 % en ce qui concerne les modes de contamination. En revanche, 63 % savent que des traitements efficaces existent.
Les autorités ont lancé une nouvelle enquête de prévalence dans le cadre du plan national hépatites virales 2002-2005, mais ses résultats ne sont pas encore connus. Tout le monde attend de savoir s'ils confirment ou non les chiffres revus à la hausse par l'enquête des biologistes libéraux.
Paul Benkimoun
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